Saisi du projet de décret sur l’accès des étudiants en master 2, visant à « régulariser » la sélection entre la première et la deuxième année de master (dites M1 et M2), et prévoyant une liste de M2 habilités à sélectionner, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) a rejeté ce texte le 18 avril 2016 (19 voix pour 27 contre, 29 abstentions dont celles des représentants de notre association).
La position de notre association a été exprimée publiquement par nos élus.
QSF s’est alarmé du climat d’improvisation et d’autorité centralisatrice dans lequel a été gérée la question des masters, que le gouvernement était appelé à régler dans l’urgence, suite à l’avis contentieux du Conseil d’État déclarant illégale la pratique très répandue de la sélection à l’entrée du M2.
L’Association se félicite qu’après les propos alarmants de la ministre de l’Éducation, présentant toute sélection comme « rétrograde », une certaine sagesse ait fini par prévaloir – non sans laisser subsister dans certains cas d’épineux problèmes – dans l’établissement de la liste des masters pour lesquels la sélection à l’entrée est autorisée.
QSF réaffirme qu’il est vital pour les formations universitaires de niveau master de recruter leurs étudiants sur dossier et le cas échéant sur entretien, de même que les admissions en licence ne devraient être prononcées qu’après examen par les responsables des filières concernées. La qualité des diplômes dépend directement de telles dispositions, de même que le taux de réussite dans ces cursus.
QSF souligne également que l’autonomie des universités restera vide de sens si elle n’inclut pas la liberté de fixer, dans le cadre réglementaire qui s’impose, les conditions d’accès à telle ou telle des formations universitaires.
S’agissant du master, QSF considère la sélection à l’entrée du M2 – héritage de l’ancienne sélection pour l’admission en DEA – comme une disposition de compromis, en elle-même insatisfaisante. En effet, sauf demande de changement d’établissement ou de mention de master en fin de M1, c’est à l’entrée de la première année du master que l’examen des candidatures devrait intervenir, les étudiants devant pouvoir poursuivre leurs études en M2 dès lors que leur première année a été intégralement validée.
C’est pourquoi QSF demande au Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et au Secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche de réfléchir à un texte permettant la sélection entre la licence et le master, en cohérence avec le dispositif européen du L/M/D.
L’Association constate avec satisfaction que les présidents d’université, représentés par la CPU, semblent avoir enfin compris que seule la sélection au niveau du master préservera la valeur des études universitaires par rapport au système sélectif concurrent des classes préparatoires et des grandes écoles.
QSF espère donc vivement que la concertation annoncée par la Directrice de l’enseignement supérieur le 18 avril 2016 aboutira à cette solution, et que le ministère saura résister aux pressions des syndicats étudiants réclamant l’abolition de toute sélection – revendication non seulement démagogique, mais directement contraire aux intérêts des étudiants eux-mêmes.