Avec l’ensemble de la communauté universitaire, QSF tient à dénoncer l’inquiétant précédent créé, le 28 janvier 2009, par le président de l’université de Metz en conduisant son Conseil d’administration à invalider le classement établi par le comité de sélection de 9e section (langue et littérature françaises) et à procéder au recrutement comme maître de conférences d’une candidate déjà en poste dans l’établissement. Le comité de sélection, se prononçant comme il le devait sur la qualité des candidatures, avait classé en tête des candidats dont il jugeait, à compétence pédagogique équivalente, le dossier scientifique supérieur à celui de la candidate finalement retenue par l’université.
QSF rappelle à cette occasion qu’un Conseil d’administration n’a aucune légitimité pour substituer son évaluation à celle des experts de la discipline.
Une telle dérive, qui ne peut que conduire à la faillite de l’ensemble du système universitaire français, peut hélas s’autoriser des propos du Premier Ministre, lequel s’était réjoui, dans un entretien accordé au Figaro le 14 juin 2007, que les présidents d’université puissent désormais « choisir les enseignants ». La loi LRU, dont QSF a toujours dénoncé les normes excessivement présidentialistes, permet et favorise ce genre d’empiètement du pouvoir administratif sur l’évaluation scientifique.
QSF appelle l’ensemble de la communauté universitaire à faire tout ce qui est légalement possible pour éviter que de telles pratiques ne se reproduisent. Le cas échéant, l’association n’hésitera pas à appeler à tout refus de collaboration administrative et scientifique avec les universités qui s’autoriseraient une quelconque manipulation des postes mis au concours.
L’association invite d’ores et déjà à la plus grande vigilance, notamment envers les postes proposés selon des procédures réservées ou publiés « au fil de l’eau ».