Vendredi 30 janvier 2015 de 14h à 18h30
Collège de France, Amphi Maurice Halbwachs
La question de la sélection et son articulation avec le mérite et l’égalité des chances, sur laquelle on constate une évolution réelle aussi bien de la part de Conférence des présidents des universités que de plusieurs groupes de réflexions, paraît en ce moment cruciale pour l’avenir de nos universités. Pour que l’université puisse redevenir le lieu de formation de tous ces étudiants qui aujourd’hui privilégient de plus en plus nombreux les formations sélectives privées ou publiques, il paraît nécessaire de réfléchir autrement que par des slogans à la question du succès et de l’échec. L’université a vocation à accueillir en son sein les meilleurs étudiants de l’enseignement secondaire et pas seulement ceux qui de plus en plus nombreux la choisissent par défaut ou pire encore parce qu’ils croient que les diplômes y sont bradés. Le droit donné à tout bachelier d’entrer à l’université sans qu’une orientation bien conçue lui ait été proposée, a pour effet de dévaloriser d’emblée la voie universitaire par rapport aux autres voies de l’enseignement supérieur. Une bonne orientation est l’une des conditions pour réduire la sélection par l’échec, qui frappe chaque année plus de 150 000 étudiants, et pour arrêter la dévalorisation progressive des diplômes universitaires, en particulier dans les sciences humaines, sociales et juridiques.
Or la question d’une orientation disciplinaire sélective à l’entrée des universités impliquerait, d’une part, une capitalisation des crédits, permettant à chaque étudiant d’avancer à son rythme, et, d’autre part, une démocratisation des études basée sur une stratégie de redistribution des efforts (par exemple des droits d’inscription progressifs) et une politique des bourses d’étude permettant aux étudiants d’origine modeste de financer dignement les études universitaires.
Pour échanger sur l’ensemble de ces questions, QSF organise une demi-journée de réflexion ouverte à tous les acteurs du monde universitaire. Elle s’articulera autour de deux tables rondes, qui seront coordonnées par Olivier Beaud et Claudio Galderisi.
Table ronde 1: Enjeux cognitifs, éthiques et scientifiques
Une attention particulière sera portée aux questions concernant l’émulation, l’adéquation disciplinaire et épistémique entre les compétences acquises dans le secondaire et les études supérieures, les conditions de travail des étudiants et l’égalité des chances.
- 14 h : M. Antoine Compagnon (Collège de France, QSF)
- 14 h 15 : M. Jean-Michel Blanquer (directeur général de l’ESSEC)
- 14 h 30 : M. Laurent Daudet (Univ. Paris VII, Groupe “Terra Nova”)
- 14 h 45 : M. François Vatin. (Univ. Paris Ouest-Nanterre, “Groupe des Refondateurs”)
- 15 h : M. Charles Soulié (Univ. Paris VIII – ARESER)
- 15 h 15 : Discussion
- 15 h 45 : pause
Table ronde 2: Questions institutionnelles
Un attention particulière sera portée aux aspects et aux problèmes institutionnels et sociétaux que comporterait la possibilité pour les universités de choisir leurs étudiants sur la base des connaissances et des compétences déjà acquises.
- 16 h 15 : Mme Dominique Gillot (Sénatrice – PS, CNESER)
- 16 h 30 : Mme Valérie Pécresse (Députée – UMP)
- 16 h 45 : M. Andrea Graziosi (Univ. de Naples, ANVUR)
- 17 h : Mme Claudine Kahane (Univ. Grenoble, SNESUP-CNESER)
- 17 h 15 : M. Julien Robert-Grandjean (FAGE-CNESER)
- 17 h 30 : M. Paolo Tortonese (Univ. Paris III, QSF)
- 17 h 45 : Discussion