QSF a décidé de renvoyer sur son site à des articles parus dans la presse et de publier des contributions originales consacrés au thème des libertés universitaires.
La discussion sur cette question vitale pour la qualité de l’enseignement devrait être au cœur de toute réflexion sur l’autonomie des universités. Cette autonomie a été trop souvent interprétée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et par la conférence des présidents d’université comme une faculté accordée aux conseils d’administration et aux présidents d’université de gérer les affaires universitaires en toute liberté et dehors de cet esprit de collégialité sur lequel se fondent les libertés universitaires.
L’article de Pierre-Henri Prélot, paru le 5 mai dans Libération, rappelle opportunément le rôle qu’ont joué les libertés universitaires et la laïcité dans la naissance et dans la constitution d’une université publique ; il réinscrit la question du port du voile à l’université et de l’enseignement des religions dans une perspective historique et juridique. QSF partage largement ces positions, qui se fondent sur une vision libérale, au sens philosophique et non pas économique, de l’enseignement universitaire.
Alors que le débat politique risque d’être parasité par la surenchère laïque qui est en train d’émerger, il apparaît à QSF que pour les universitaires, la question centrale – du moins au sein des universités – doit être celle des libertés dont jouissent à la fois les enseignants et les étudiants. Le débat actuel semble négliger la première des libertés universitaires qui est la liberté d’enseignement doit bénéficier chaque universitaire.
Une telle liberté est censée le mettre à l’abri tant des pressions de l’Etat et des autorités politiques que des pressions exercées par certains étudiants qui voudraient au nom de leurs convictions ou de leur foi imposer des limites à la liberté de l’enseignant. De ce point de vue, QSF attache un grand prix à rappeler que la liberté des étudiants ne peut se revendiquer au détriment du processus de transmission des savoirs et ne doit pas faire obstacle à la maturation de l’esprit critique qui est au cœur de l’idée même d’université
Pour cette même raison, QSF propose aux lecteurs de son site un texte récemment publié par William Marx, membre de QSF, sur l’enseignement du latin et du grec. On y trouve une défense des humanités au nom de la liberté d’expression qui ne manquera pas d’interpeller tous ceux qui sont heurtés par la volonté de l’actuel gouvernement de laminer l’enseignement de ces langues dans l’enseignement secondaire français.