QSF a été informé du projet du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, visant, dans les circonstances actuelles de confinement, à permettre la tenue des réunions des comités de sélection pour les postes d’enseignants-chercheurs et de chercheurs par voie de visioconférence.
QSF estime l’organisation de ces télé-réunions suivies de télé-élections non seulement périlleuse mais impraticable.
Les travaux d’un comité de sélection n’ont rien d’une simple réunion technique. Sont en jeu le destin professionnel des candidats et, toujours dans une certaine mesure, la qualité scientifique, l’efficacité pédagogique et les équilibres internes des équipes et des départements concernés. Les opérations afférentes, toujours très délicates, exigent de tous les membres des comités et de leur présidence le plus haut degré d’attention sur tous les plans, ainsi que la possibilité d’intervenir à tout moment.
Il arrive déjà qu’en temps normal, dans le cadre de réunions en présentiel, toutes les mesures ne soient pas prises pour garantir l’impartialité des comités, la bonne information de leurs membres et le bien-fondé des décisions finales. À cet égard, QSF convient avec les auteurs du récent Rapport sur l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques de la nécessité d’améliorer sensiblement la qualité des procédures de recrutement.
L’adoption de procédures à distance pour les recrutements 2020 serait de nature à porter à leur comble les défauts du système actuel :
– Quand bien même la qualité et la continuité des connexions en visioconférence pourrait être garantie, les discussions complexes qu’exige la première sélection des candidats ne pourront se tenir dans de bonnes conditions.
– Une audition à distance ne peut garantir, sur le plan technique déjà, l’égalité des candidats, et ne pourra en aucun cas remplacer ni leur présence physique, ni la qualité des échanges de vive voix.
– Les procédures de vote, aussi bien pour les votes indicatifs que pour la décision finale, s’annoncent particulièrement difficiles à organiser de manière efficace et sécurisée.
– Les dispositifs envisagés n’offrent aucune garantie quant à la confidentialité des délibérations, que rien n’empêchera matériellement d’enregistrer, avec les risques de diffusion que cela comporte.
Dans ces conditions, QSF considère le report des réunions de sélection dès la fin du confinement comme l’unique solution raisonnable, quitte à ce que les procédures de nomination et d’installation des candidats élus subissent un certain retard par rapport au calendrier habituel.