QSF, qui de longue date a fait de la liberté d’enseignement l’un de ses combats, ne peut qu’exprimer sa plus vive émotion et sa très grande tristesse face au crime abject dont a été victime ce vendredi 16 octobre Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine. En montrant les caricatures de Mahomet, lors d’un cours d’instruction civique portant sur la liberté d’expression, ce professeur, loin de vouloir heurter quiconque, ne faisait qu’exercer pleinement et librement ses fonctions. Il ne faisait pas seulement usage de sa liberté d’expression ; il s’attachait à faire saisir à ses élèves la nature de cette liberté. Il enseignait des faits, qui sont à présent inscrits dans l’histoire, et invitait ses élèves à y réfléchir afin de leur faire comprendre que l’usage de la satire fait partie de la tradition démocratique même quand elle peut paraitre excessive.
Ce collègue a donc été décapité – et la photo de son corps diffusée sur les réseaux sociaux – pour avoir exercé son métier avec conscience et rigueur, à la suite d’une odieuse campagne de haine sur ces mêmes réseaux, déclenchée par les propos mensongers et diffamatoires d’un des parents d’élèves de sa classe. QSF tient à rappeler que nul – ni élève, ni a fortiori parent d’élève – n’est en droit de se plaindre du contenu d’un cours, à moins que celui-ci n’enfreigne la loi, ce qui en l’espèce n’était aucunement le cas. Notre association en appelle à la mobilisation des pouvoirs publics afin que soient effectivement respectées la laïcité et la liberté d’enseignement des professeurs et qu’il soit clairement affirmé qu’aucune autocensure ne doit prévaloir. Cela suppose que toutes les menaces proférées ou mises en œuvre à l’encontre de ces libertés soient poursuivies et réprimées. Cela implique également que l’Education nationale s’attache à protéger et à valoriser les actions des professeurs qui dans l’exercice de leur mission incarnent la liberté d’enseignement et contribuent ainsi à la formation de l’esprit critique et à l’existence de la liberté d’opinion.
Il ne faudrait pas croire que l’enseignement supérieur et les universités soient à l’abri des pressions de l’islamisme radical et il faut donc que chaque menace d’immixtion de fanatiques soit dénoncée par les universitaires. QSF souhaite que tous les acteurs du monde de l’enseignement prennent publiquement position non seulement pour défendre la mémoire de notre collègue mais aussi pour poursuivre son combat. La situation présente nous oblige à redoubler de vigilance.
QSF s’associe à la douleur de la famille de Samuel Paty, de ses proches, de ses élèves et leur adresse ses très sincères condoléances.