Par un arrêté du 22 février 2019, paru au Journal officiel du 6 mars, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait inscrire le doctorat au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Cet enregistrement a pour but de « favoriser le recrutement des docteurs par les employeurs des secteurs de la production et des services » (https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038200990, art. 2). La définition en annexe des blocs de compétences communs à l’ensemble des docteurs poursuit ce même objectif, même si une partie de ces compétences semblent davantage liées à quelques filières technologiques et scientifiques que communes à toutes les disciplines.
QSF, qui n’a cessé de demander une revalorisation économique et sociale du doctorat, ne peut que se réjouir de l’inscription pour le plus haut grade universitaire français « au niveau 8 du cadre national de certification » (art. 1) Il s’agit d’un pas important, qui répond en partie aux attentes de QSF, et qui peut en effet favoriser une meilleure reconnaissance du statut de docteur par le monde du travail et par la fonction publique, notamment dans l’enseignement secondaire, qui recrute un grand nombre de docteurs.
Le doctorat a beaucoup souffert dans les dernières années de mesures démagogiques. En attestent certaines dispositions contenues dans l’arrêté du 25 mai 2016, fixant le cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme national de doctorat. La possibilité, notamment, d’obtenir le doctorat par la voie de l’apprentissage ou par la voie de la validation des acquis de l’expérience a nui gravement à la substance et à l’image du doctorat, sans pour autant répondre aux attentes des entreprises et de la recherche publique et privée.
QSF a souvent déploré les conditions de travail des doctorants, la surcharge horaire qu’implique une formation de plus en plus chronophage et souvent déconnectée des sujets de recherche, la place excessive des Écoles doctorales dans la relation entre le directeur de recherches et le doctorant. La baisse inquiétante du nombre de docteurs issus des formations du deuxième cycle français semble témoigner d’une crise des vocations et d’un manque d’attractivité du doctorat, contre lesquelles QSF a multiplié les mises en garde.
QSF espère que la valorisation indubitable qu’implique l’inscription au RNCP contribuera à la définition d’un cadre juridique ambitieux et entraînera une nouvelle réflexion sur le rôle que le doctorat peut jouer dans la croissance scientifique, intellectuelle et économique de la Nation.