Le 19 juillet 2023, la Direction générale des ressources humaines (DGRH) du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse (MENJ) et du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et de l’innovation (MESRI) a décidé de ne pas reconduire Sylvia Giocanti, professeure des universités, à la présidence du Capes externe-Cafep de philosophie, sous le prétexte d’un décalage de quelques heures entre la proclamation des résultats du concours et leur publication sur le site internet du ministère.
Cette décision sans précédent, à l’égard d’une universitaire dont le sérieux est reconnu, et qui bénéficie de l’entière confiance de ses collègues, démontre de la part du ministère une volonté de contrôle accru sur les concours de recrutement des enseignants du second degré, et notamment sur le CAPES. On ne s’étonnera pas que cette volonté prenne la forme d’une défiance envers les universitaires, dont la liberté d’esprit apparaît sans doute par trop grande. Elle correspond également aux évolutions d’une administration que l’on continue à convertir aux règles du néo-management, comme en témoignent les nominations de recteurs hors de l’université, avec des effets qui sont tout sauf de bienveillance et de dialogue, comme une académie d’Île de France en a récemment donné la démonstration.
QSF s’associe aux nombreuses réactions et protestations des associations de spécialistes de philosophie contre cette décision arbitraire, qui ne peut qu’inquiéter pour l’avenir des concours de l’enseignement du second degré.