QSF avait salué dans son communiqué du 29 septembre dernier l’arrêt du Conseil d’État qui en date du 23 septembre avait annulé la décision du conseil d’administration de l’Université de Strasbourg. Cette université avait décidé le 30 mai 2012 de ne pas transmettre au ministère le classement effectué par un comité de sélection opérant dans le cadre de la procédure du recrutement dit du 46-3, car ce comité avait eu le tort de ne pas recruter le candidat local que l’Université souhaitait voir recruter.
QSF rappelle que le Conseil d’État a considéré que le motif invoqué par l’Université de Strasbourg « n’est pas au nombre de ceux pouvant légalement justifier l’interruption du concours qui avait été ouvert, alors même que l’université fait valoir que le recrutement d’une deuxième personne pour enseigner la littérature du XVIe siècle entraînerait une charge budgétaire excessive au regard des objectifs de maîtrise de la masse salariale qu’elle poursuit ».
QSF a appris que le président de l’université de Strasbourg a manifesté dans une lettre adressée au candidat victime de l’interruption du concours la volonté de ne pas donner suite à l’arrêt du Conseil d’État et de ne pas reprendre la procédure de recrutement. Sa décision confirme, d’une certaine manière, le caractère vicié de ce concours public, censé être ouvert et équitable.
QSF souhaite que l’arrêt du Conseil d’État contribue à dissuader les conseils d’administration de telles décisions arbitraires et autoritaires en faveur de politiques localistes, et dénonce le mépris la collégialité académique qui est au cœur de la mission des universités.
Sans attendre de savoir si le candidat victime de cette décision usera de son droit de présenter un nouveau recours devant le Conseil d’État pour demander l’exécution de l’arrêt du 23 septembre, QSF souhaite que la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la Conférence des présidents d’universités disent comment ils entendent réagir à la fin de non recevoir que l’université de Strasbourg, par la voie de son Président, a opposée au collègue régulièrement élu. Leur silence sur ce dossier pourrait être interprété comme une forme d’approbation de la décision du président de l’université de Strasbourg, et comme un pied de nez inacceptable fait au Conseil d’État et à la communauté universitaire.